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le merveilleux voyage de nils holgersson

bandes de varech noirci rejeté par les vagues forment une bordure zigzaguante. À quelques endroits il y avait des collines et des champs de sable mouvant. Les hameaux de pêcheurs rangeaient sur la rive leurs maisonnettes de briques toutes pareilles, avec un petit phare au bout d’une jetée, et partout des filets suspendus à sécher.

— Regardez en bas ! cria Akka. Voilà comment sont les côtes de l’étranger.

Enfin les oies passèrent au-dessus de quelques villes : une masse de cheminées d’usine, des rues encaissées entre de hautes maisons noircies de fumée, de grands et beaux jardins publics, des ports remplis de navires, parfois d’anciennes fortifications, des châteaux et de vieilles églises.

— Voilà comment sont les villes de l’étranger, bien que beaucoup plus grandes, disait Akka. Mais celles-ci pourront bien un jour devenir grandes aussi.

Après ces tours sur la plaine, Akka descendit avec sa bande dans un marais du canton de Vemmenhög. Nils ne put s’empêcher de se demander si ce jour-là elle n’avait pas fait tous ces coudes et ces cercles au-dessus de la Scanie pour lui montrer que son pays pouvait se comparer à n’importe quelle terre de l’étranger. Il se dit qu’elle s’était donné cette peine bien gratuitement : il ne songeait pas à se demander si son pays était riche ou pauvre : depuis qu’il avait aperçu les premiers saules en bordure des routes, la première maison basse à colombage, le mal du pays l’avait repris.