pas trouvé beaucoup de choses à voir, car le nord du Vermland est rempli de grandes forêts monotones, à travers lesquelles serpente le Klarelf, étroit et tout en rapides. Çà et là une meule de charbon, un défrichement ou quelques maisons basses sans cheminées habitées par des Finnois. L’étendue des forêts pourrait faire croire qu’on est en Laponie.
Les oies sauvages suivirent le Klarelf jusqu’à la grande usine de Munkfors. Puis elles obliquèrent vers l’ouest ; elles n’avaient point encore atteint le lac Fryken quand le soir tomba ; elles descendirent au milieu d’un grand marais sur une hauteur. C’était certes un bon endroit pour des oies, mais le gamin aurait bien voulu trouver mieux pour lui-même. Pendant qu’il était dans l’air, il avait aperçu quelques maisons au pied de la hauteur ; il résolut de les chercher.
Ce fut plus long qu’il n’aurait cru. Mais enfin la forêt s’éclaircit, et il arriva sur une route. Un peu plus loin une belle allée de bouleaux montait de cette route vers une ferme, et Nils s’y engagea résolument.
Il entra d’abord dans une arrière-cour, grande comme le marché d’une petite ville et entourée de longues maisons rouges et basses. Après l’avoir traversée, il vit devant lui une seconde cour ; là, s’élevait le corps de logis, précédé d’une grande pelouse, flanqué d’une aile, avec un jardin touffu derrière. Le corps de logis lui-même était petit et modeste, mais la cour était bordée d’un cercle de sorbiers géants, si serrés qu’ils formaient comme des murs. Le ciel semblait un plafond bleu pâle, les sorbiers étaient jaunes, avec de belles grappes rouges. La pelouse devait être verte encore, mais comme il faisait ce