Les rennes et les Lapons étaient eux aussi en train de quitter les fjells. Ils descendaient en bon ordre : un Lapon ouvrait la marche, puis venait le troupeau, les grands taureaux en tête, puis une rangée de rennes de somme chargés des tentes et des bagages, et enfin, sept ou huit personnes fermaient le cortège. Les oies sauvages s’abaissaient un peu en voyant les rennes pour leur crier : « Au revoir ! À l’été prochain ! À l’été prochain ! »
— Bon voyage et bon retour parmi nous, répondaient les rennes.
Mais les ours, en voyant les oies, les montraient aux oursons en grognant : « Voyez-vous ces peureuses qui craignent un peu de froid, et qui n’osent pas rester chez elles en hiver ! » Les vieilles oies ne restaient pas à court de réponse : « Voyez-vous ces fainéants qui aiment mieux dormir la moitié de l’année que de se donner la peine d’émigrer ! »
Dans les forêts de sapins les jeunes coqs de bruyères se blottissaient les uns contre les autres, hérissés et transis, regardant avec envie toutes ces bandes d’oiseaux qui avec des cris d’allégresse se rendaient vers le sud. « Quand sera-ce notre tour ? demandaient-ils à leur mère. Quand sera-ce notre tour ? »
— Vous resterez ici auprès de votre père et de votre mère, répondait la poule. Vous resterez ici chez père et mère.
Le mont Œstberg
Tant que les oies étaient encore en Laponie elles eurent un très beau temps ; mais à peine entrées dans