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à travers la suède

blanc et escarpé. Akka lui avait fait visiter des vallées bien cachées et plonger les yeux dans des cavernes où les louves allaitent leurs petits. Il avait fait connaissance avec les rennes qui paissaient en grands troupeaux aux bords du beau lac de Torne, et il avait poussé une pointe jusqu’aux grandes cascades de Sjöfallet pour saluer les ours qui y demeuraient. Partout il avait trouvé un pays superbe. Il était bien content de l’avoir vu, mais il n’aurait point voulu l’habiter. Akka avait bien raison de dire que les colons feraient mieux de le laisser aux ours, aux loups, aux rennes, aux oies sauvages, aux chouettes blanches, aux lemmings, et aux Lapons qui semblaient créés pour y vivre.

Ah ! oui, il était heureux d’être en route pour la Scanie ! Il agita sa casquette en voyant la première forêt de sapins ; il salua d’un hourrah les premières maisonnettes grises de colons, les premières chèvres, le premier chat, les premières poules. Il passait au-dessus de superbes cascades et voyait à sa droite de hauts pics de fjells, mais à peine les regarda-t-il. Ce fut autre chose lorsqu’il aperçut la chapelle de Kvickjock avec le petit presbytère et le petit village autour de la chapelle. Cette vue lui parut si belle qu’il eut les larmes aux yeux.

À chaque instant on croisait des oiseaux de passage en groupes plus nombreux qu’au printemps. « Où allez-vous, oies sauvages ? demandaient les oiseaux. Où allez-vous ? »

— Nous allons à l’étranger comme vous, répondaient les oies. Nous allons à l’étranger.

— Mais vos petits ne sont pas assez forts, criaient les autres. Jamais ils ne franchiront la mer avec des ailes aussi faibles.