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le merveilleux voyage de nils holgersson

verte qui dévalait doucement vers un ruisseau. Le soir venu, il attrapait les rennes femelles avec un lasso, les trayait et lui donnait le lait à boire. Il chercha de la viande séchée et du fromage de rennes que son peuple avait cachés l’été précédent. La jeune fille se plaignait toujours, mais le fils du peuple des fjells riait seulement et continuait à la traiter avec bonté.

Peu à peu elle se mit à l’aider à traire les rennes et à faire du feu sous la marmite, à porter de l’eau et à faire du fromage. Ils eurent un temps très heureux. Il faisait chaud et la nourriture ne manquait pas. Ils dressaient ensemble des pièges aux oiseaux, pêchaient des truites dans le torrent et cueillaient des mûres jaunes dans les marais.

L’été fini, ils redescendirent avec les rennes jusqu’à la limite entre les sapins et les bouleaux pour y camper quelque temps. Le moment était venu d’abattre une partie des rennes. Lorsque la neige tomba et que les lacs gelèrent, ils descendirent encore davantage vers l’est dans l’épaisse forêt de sapins. Le garçon enseigna à la jeune fille les travaux d’hiver : il lui apprit à tordre du fil avec des tendons de rennes, à préparer les peaux, à en faire des vêtements et des chaussures, à fabriquer des peignes et des outils avec les cornes, à courir en skis et à voyager dans un traîneau lapon attelé de rennes. Quand le noir hiver se fut écoulé et que le soleil revint, le garçon annonça à la jeune fille qu’il pouvait enfin l’accompagner vers le sud pour trouver des gens de sa race. La jeune fille le regarda avec de grands yeux :

— Pourquoi me renvoies-tu ? dit-elle. Tu as donc hâte d’être seul avec tes bêtes ?