venant, ne plus le trouver en vie, car elle savait que la veille le petit Mats, s’étant approché d’un puits de mine au moment où partaient des coups de dynamite, avait été atteint par quelques pierres. Seul, il était resté longtemps évanoui par terre ; on l’avait enfin trouvé, pansé et porté chez lui ; mais il avait perdu trop de sang pour pouvoir vivre.
En venant l’infirmière pensait plus à la sœur qu’au petit Mats. En voyant que la petite Asa ne pleurait ni ne gémissait, mais tranquillement l’aidait à tout ce qu’il y avait à faire, elle fut très surprise. Elle comprit, lorsqu’Asa se mit à parler de l’enterrement.
— Quand on a eu affaire à quelqu’un comme le petit Mats, commença-t-elle solennellement, car elle avait l’habitude de parler en choisissant les mots comme une vieille personne, il faut d’abord songer à l’honorer pendant qu’il est temps encore. Plus tard on a le temps de pleurer.
Puis elle demanda à la sœur de l’aider à procurer un enterrement honnête au petit Mats.
Aux yeux de l’infirmière c’était un bonheur que la pauvre enfant pût trouver une consolation à penser à l’enterrement. Aussi promit-elle de l’aider à réaliser ses projets. Asa se dit que, du moment que sœur Hilma l’appuierait, le but était presque atteint, car sœur Hilma était très puissante. Dans ce pays minier où les coups de dynamite tonnent tous les jours, les ouvriers ne sont jamais sûrs de ne pas être frappés à un moment donné par une pierre perdue ou écrasés par un glissement de la montagne ; aussi tiennent-ils à être bien avec l’infirmière.
Voilà pourquoi le lendemain, quand sœur Hilma accompagna Asa pour prier les ouvriers d’assister le dimanche suivant à l’enterrement du petit Mats,