devaient chercher leur père, mais au Malmberg, au nord du village, et le Malmberg n’avait pas le même aspect de société bien organisée.
La raison en est la suivante : bien que les hommes aient su depuis très longtemps qu’il y avait de grandes mines de fer près de Gellivare, l’exploitation n’a commencé sérieusement qu’il y a peu d’années, lorsque le chemin de fer eut été achevé. Alors plusieurs milliers de gens y affluèrent. Le travail suffisait pour tous, mais les habitations manquaient. Il avait fallu que chacun se tirât d’affaire comme il pouvait. Quelques-uns avaient élevé des cabanes de troncs non écorcés, d’autres avaient tout simplement bâti des espèces de huttes, se servant de vieilles caisses à dynamite vides, empilées comme des briques. Maintenant il y avait certes des groupes de jolies maisonnettes, mais partout on retrouvait le sol inculte avec ses souches et ses pierres. Les belles villas du directeur et des ingénieurs voisinaient avec les huttes des premiers temps. Il y avait un chemin de fer, de la lumière électrique partout, et de grandes usines, et l’on pouvait pénétrer en tramways très loin dans la montagne par un tunnel éclairé d’ampoules électriques. Partout une animation extraordinaire. Et tout autour s’étendait le grand désert sauvage sans champs labourés ni maisons, où vivent seuls les Lapons avec leurs rennes.
Lorsque les enfants étaient arrivés au Malmberg, ils avaient demandé un peu partout si l’on connaissait un ouvrier nommé Jon Assarsson ; il avait des sourcils qui se rejoignaient sur le nez. Ces sourcils étaient une chose qui sautait aux yeux ; les enfants apprirent bientôt que leur père avait travaillé au Malmberg pendant plusieurs années, mais il était