qui allaient de ferme en ferme, de maison en maison. Le garçon portait un râteau, et s’il ratissait devant une maison c’était signe que beaucoup de personnes allaient mourir dans cette maison, mais pas tous, car le râteau a des dents espacées et n’enlève pas tout. La fillette avait un balai, et là où elle balayait devant une porte, c’était signe que tous les habitants de la maison allaient mourir, car le balai fait maison nette.
Les deux enfants qui de nos jours parcouraient le pays, cette fois encore à cause d’une maladie terrible, n’effrayaient pas les gens avec le râteau et le balai ; au contraire ils leur disaient : « Nous ne nous contenterons pas de ratisser la cour et de balayer les parquets. Nous prendrons aussi l’eau et la lessive et les brosses et le savon. Nous tiendrons propre le devant de notre porte, propre notre maison, propre notre corps. De cette façon nous finirons par nous rendre maîtres de la maladie. »
L’enterrement du petit Mats
Le petit Mats était mort. Cela paraissait incroyable à tous ceux qui l’avaient vu, gai et bien portant, il y avait seulement quelques heures. C’était pourtant vrai : le petit Mats était mort et allait être enterré.
Le petit Mats était mort un matin de très bonne heure ; seule sa sœur Asa avait été présente et l’avait vu mourir. « Ne va chercher personne ! » avait dit le petit Mats, quand sa fin approchait, et la sœur avait obéi. « Je suis heureux de ne pas mourir de la « ma-