certitude, mais il ne croyait pas que ces personnes eussent nécessairement attrapé la maladie, si elles avaient su se garder de la contagion.
Les enfants semblaient avoir encore quelque chose à demander, mais il était évident qu’ils hésitaient avant de poser cette nouvelle question. Enfin ils se décidèrent : il n’était donc pas vrai que la vieille tsigane leur avait envoyé le malheur pour se venger du secours donné à celle qu’elle haïssait ? Ce qui leur arrivait n’avait donc rien d’extraordinaire ?
— Certainement non. Le conférencier pouvait leur assurer que personne au monde n’a le pouvoir d’envoyer ainsi des maladies.
Les enfants le remercièrent et retournèrent chez eux. Ce soir-là ils causèrent longuement ensemble.
Le lendemain ils vinrent donner congé : ils ne pouvaient garder les oies cet été, car ils étaient forcés de partir.
— Où allaient-ils donc ?
— Ils allaient à la recherche de leur père. Ils voulaient lui faire savoir que la mère et les frères et sœurs étaient morts d’une maladie naturelle et non pas par des maléfices d’une mauvaise femme. Le père se creusait peut-être la tête encore aujourd’hui à cause de cette énigme.
Les enfants se rendirent d’abord à leur petite maison de la lande ; à leur grande terreur ils la trouvèrent en feu. Ils repartirent immédiatement, et se rendirent d’abord au presbytère ; on leur dit qu’un homme qui avait été ouvrier au chemin de fer avait vu leur père à Malmberg en Laponie où il travaillait à la mine ; peut-être y était-il encore. Apprenant que les enfants voulaient rejoindre leur père, le pasteur ouvrit un atlas pour leur montrer combien