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à travers la suède

on voyait monter et pénétrer dans les bois de joyeux cortèges. Du fond sombre de la forêt montaient toute la journée les appels des gardeuses et le tintement des grelots.

Vers le soir on arrivait à des clairières où se dressaient une petite étable basse et deux ou trois cabanes grises. À leur entrée dans l’étroit enclos, les vaches mugissaient gaiement en reconnaissant leur pâturage d’été ; et elles se mettaient aussitôt à brouter l’herbe savoureuse et tendre. Les gens transportaient dans une des cabanes les objets dont on avait chargé la charrette, de l’eau et du bois. Bientôt la fumée montait de la cheminée, et les jeunes filles, le petit berger et les hommes s’installaient pour manger autour d’une pierre plate.

Gorgo, l’aigle, était sûr qu’on trouverait le petit ménétrier parmi ces gens qui montaient aux chalets. Mais les heures se passaient sans qu’on le découvrît. Après avoir plané au-dessus du pays dans tous les sens, l’aigle parvint, au soir tombant, à un chalet isolé au haut de la montagne. Les gens et le bétail venaient d’y arriver. Les hommes coupaient du bois, les filles de ferme étaient occupées à traire les vaches.

— Regarde là-bas ! dit Gorgo. Je crois bien que le voici.

Il descendit très bas, et Nils reconnut, non sans étonnement, qu’il avait raison. En effet le petit Klement Larsson fendait du bois dans l’enclos du chalet.

Gorgo s’abattit sur un arbre un peu éloigné des maisons.

— J’ai accompli ce que j’avais promis, dit-il. Tâche maintenant de t’arranger avec cet homme. Je t’attendrai ici au sommet de ce pin touffu.