forestier leur montra comment s’y prendre pour planter les petits pins partout où ils pouvaient trouver un peu de terreau.
Tout en jardinant les enfants s’entretenaient, d’un air grave et capable, de l’importance de leur travail. Les petits plants de pin lieraient le terreau et empêcheraient le vent de l’emporter. Puis il se formerait du terreau nouveau sous les arbres, des graines y tomberaient, et dans quelques années, on cueillerait des framboises et des myrtilles là où aujourd’hui il n’y avait que le roc nu. Et les petits plants deviendraient de grands arbres. On en bâtirait peut-être un jour des maisons et de beaux navires.
— Il est heureux que nous soyons venus maintenant, pendant qu’il reste encore un peu de terre dans les creux, disaient les enfants. Une minute de plus : il eût été trop tard. Et ils sentaient vivement leur importance.
Pendant que les enfants travaillaient, père et mère se demandaient curieusement s’ils réussiraient. Ce n’était évidemment qu’une plaisanterie que de faire planter des bois à des mioches pareils, mais ce serait drôle de les voir à l’œuvre. Et voilà le père et la mère en route pour la montagne. Dans la forêt ils rencontraient d’autres parents.
— Vous allez là-haut ?
— Mais oui.
— Pour voir les enfants ?
— Nous aussi.
— Ils ne feront que s’amuser bien certainement.
— Oh ! ils seront las avant d’avoir planté beaucoup d’arbres !
Et voilà père et mère arrivés là-haut. Ils se con-