tout. Je saurai bien retrouver Klement ; tu t’arrangeras avec lui. Ce sera ton affaire.
Nils approuva fort cette proposition.
— Je vois bien, Gorgo, que tu as eu une mère adoptive sage comme la vieille Akka de Kebnekaïse. Puis il ajouta qu’il avait entendu dire que Klement était de Helsingland.
— Alors nous chercherons dans tout le Helsingland, depuis Lingbo jusqu’à Mellansjö. Et demain soir je pense bien que tu pourras t’entendre avec cet homme, dit Gorgo.
Ils se remirent en route, en bons amis cette fois. Nils prit place sur le dos de l’aigle qui le porta rapidement à travers tout le Gestrikland.
Après avoir atteint la contrée forestière du nord de la province, Gorgo descendit, se posa sur le sommet d’une montagne dénudée, et, quand le gamin eut mis pied à terre, il lui dit :
— Il y a du gibier ici, et je ne me croirai vraiment libre que lorsque j’aurai fait une partie de chasse. Occupe-toi comme tu voudras pendant ce temps, mais trouve-toi ici au coucher du soleil.
Seul là-haut, le gamin se sentit assez désemparé. Il s’assit sur une pierre et regarda la montagne nue et les grandes forêts d’en bas. Il n’y était pas depuis longtemps, quand il entendit chanter dans les bois, et vit quelque chose de clair monter entre les arbres. Il reconnut bientôt un drapeau bleu et jaune, et comprit, par le chant et le gai brouhaha, que le drapeau précédait un cortège qu’il ne pouvait encore distinguer. Le drapeau montait le long des sentiers zigzaguants. Où allait-il ? Montait-il par hasard au vilain plateau nu où Nils était assis ? Cependant le drapeau débouchait à la lisière de la forêt, suivi par tous