îles situées de telle façon que nul navire entrant dans le Mälar ne peut les éviter. Et le jarl proposa qu’on fermât à clef ce passage pour l’ouvrir ou le défendre à volonté, l’ouvrir aux navires marchands, le fermer aux flottes de pillards.
Cela fut fait, continua le vieux monsieur. Et ici — il s’était levé et se remettait à dessiner dans le sable — sur la plus grande des îles, le jarl éleva un fort donjon. Autour de l’île les habitants construisirent des murs. Ils relièrent par des ponts les quatre îles et les munirent toutes de tours. Et dans l’eau, tout autour, ils enfoncèrent un cercle de pieux avec des barrières par où les navires étaient forcés de passer.
Tu vois donc, Klement, que les quatre îlots si longtemps inhabités étaient devenus de vraies forteresses. Or, ces rives et ces détroits attirèrent fortement les hommes ; on accourut de tous côtés pour s’installer ici. Bientôt les habitants commencèrent à bâtir une église, qui par la suite fut appelée la Grande Église. Elle était située tout contre le donjon ; à l’intérieur des murs s’abritaient les petites cabanes que les habitants s’étaient bâties. Elles étaient peu considérables, mais il n’en fallait pas davantage à cette époque-là pour mériter le nom de ville. Et la ville fut appelée Stockholm, et s’appelle ainsi encore aujourd’hui.
Un jour, le jarl qui avait mis ce travail en train ferma les yeux pour toujours, mais Stockholm ne manqua pourtant pas de constructeurs. Des moines appelés Frères Gris vinrent s’établir en Suède ; ils demandèrent au roi l’autorisation de bâtir ici un couvent. Le roi leur donna un petit îlot. Puis vinrent d’autres moines, appelés Frères Noirs. Ils construi-