Page:Lagerlöf - Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède, trad. Hammar, 1912.djvu/308

Cette page a été validée par deux contributeurs.
286
le merveilleux voyage de nils holgersson

vieille femme dans le ménage, et parfaitement semblable à une jeune fille des îles, sauf qu’elle était plus belle que toutes les autres. Un jour le pêcheur lui demanda si elle voulait être sa femme ; elle répondit oui sans hésiter.

On prépara le mariage ; à cette occasion la fiancée revêtit la robe verte et flottante et la couronne de perles scintillantes qu’elle portait lorsque le pêcheur l’avait vue pour la première fois. Puis les fiancés et le cortège de noce prirent place dans les bateaux pour aller à l’église dans le Mälar.

Le pêcheur conduisait sa fiancée et sa mère ; il manœuvra sa barque si habilement qu’il laissa derrière lui tous les autres. Arrivé devant l’île où il avait trouvé l’ondine, qui maintenant, fière et parée, était assise à côté de lui, il ne put réprimer un sourire.

— De quoi ris-tu ? demanda-t-elle.

— Je pense à la nuit où j’ai caché ta peau de phoque, répondit le pêcheur ; il se sentait si sûr d’elle qu’il ne croyait plus avoir besoin de rien lui cacher.

— Qu’est-ce que tu dis ? demanda la fiancée. Ma peau de phoque ?

Elle semblait avoir tout oublié.

— Tu ne te rappelles donc plus comme tu dansais avec les ondines ? demanda-t-il.

— Je ne sais ce que tu veux dire. Je crois que tu as fait un rêve étrange cette nuit.

— Et si je te montrais la peau, me croirais-tu ? dit le pêcheur en dirigeant la barque vers l’île. Ils débarquèrent. Le pêcheur chercha la peau qui était restée sous la pierre où il l’avait cachée.

Dès qu’elle l’aperçut, l’épousée la lui arracha des