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à travers la suède

bientôt il commença à s’ennuyer terriblement, surtout aux heures de garde. Passe encore lorsqu’il venait du monde pour visiter la vieille maison, mais parfois Klement était seul des heures durant. Alors il souffrait si fort du mal du pays qu’il craignait d’être obligé de renoncer à sa place. Klement était très pauvre ; il savait que, rentré dans son pays, il tomberait à la charge de l’assistance publique. Aussi s’efforçait-il de tenir le plus longtemps possible, mais il se sentait tous les jours plus malheureux.

Un bel après-midi, au commencement de mai, Klement, ayant obtenu quelques heures de liberté, descendait la pente raide du Skansen ; il rencontra un pêcheur qui rentrait, un filet sur le dos. C’était un vigoureux jeune homme ; il venait fréquemment au Skansen offrir des oiseaux de mer qu’il avait capturés vivants : Klement l’avait vu souvent.

Le pêcheur arrêta Klement pour lui demander si le directeur du jardin était là, et Klement à son tour s’enquit de ce qu’il avait à vendre. « Je veux bien te montrer ce que j’apporte, dit le pêcheur ; en revanche, conseille-moi sur le prix que je puis demander. »

Il tendit son filet. Klement jeta un coup d’œil et recula effaré. « Qu’est-ce que c’est que ça ? Asbjörn ! balbutia-t-il, où as-tu pris celui-là ? »

Il se rappelait que, tout enfant, il avait entendu sa mère parler du peuple des tomtes, qui demeurait sous le plancher et se fâchait lorsque les enfants criaient trop ou n’étaient pas sages. Devenu grand, il avait cru que la mère avait inventé cette histoire des tomtes pour le faire tenir tranquille. Or voilà que dans le cabas d’Asbjörn il en voyait un !

Klement n’avait pu se débarrasser complètement