et l’on vola vers l’est au-dessus du Mälar. Nils remarqua que plus on avançait, plus les rives étaient habitées et plus il y avait d’animation sur le lac. Des chalands et des voiliers, des goélettes et des barques de pêcheurs se suivaient dans la même direction ; une multitude de jolis vapeurs blancs les croisaient ou les dépassaient. Sur les rives, des chemins de fer et des routes couraient vers le même but. Il y avait manifestement là-bas à l’est un endroit où tout le monde était pressé d’arriver.
Sur une des îles il aperçut un grand château blanc ; un peu plus loin les rives se couvraient de villas, d’abord espacées, puis de plus en plus serrées, et qui enfin se touchaient et s’alignaient en rangées ininterrompues. Il y en avait de toutes sortes. Certaines étaient pareilles à des châteaux et d’autres à d’humbles fermes. Quelques-unes étaient entourées de jardins ; d’autres, c’était le plus grand nombre, étaient construites dans le bois qui bordait le lac. Toutes ces villas, si dissemblables qu’elles fussent, n’en avaient pas moins un trait commun : ce n’étaient point des maisons simples et graves, elles étaient toutes peintes en couleurs vives, en vert, en bleu, en blanc, en rouge, comme des maisons de poupées.
Tout à coup, Finduvet poussa un cri : « Voilà ! je reconnais la Ville-qui-nage-sur-l’eau ! »
Nils regarda devant lui, mais n’aperçut d’abord que des brumes et de légers brouillards qui roulaient sur le lac. Puis il entrevit des flèches pointues et quelques maisons avec de longues rangées de fenêtres. Elles surgissaient et disparaissaient à chaque instant parmi les brumes mouvantes. Aucune bande de terre n’était visible. Tout semblait reposer sur l’eau.