donner à tous ces mendiants, répondit la Scanie. Mais attends donc. Je viens de creuser quelques marnières. Tu peux prendre la terre que j’en ai retirée et que j’ai laissée sur les bords, si tu en as l’emploi. »
« L’Uppland remercia, accepta et reprit sa marche. Il monta jusqu’à la Vestrogothie. Là encore il cria sa misère. « Je ne puis te donner de terre, dit la Vestrogothie. Je ne fais pas cadeau de mes grasses campagnes à des mendiants. Mais si tu veux une de ces petites rivières qui serpentent dans ma grande plaine, tu peux la prendre. »
« L’Uppland remercia, accepta et s’en fut dans le Halland. « Je ne suis guère plus riche que toi en terre, dit le Halland, mais si tu estimes qu’ils en valent la peine, tu pourras détacher du sol quelques monticules pierreux. »
« L’Uppland, ployant sous sa besace, alla voir le Bohuslän. Là il eut la permission de ramasser autant de petits îlots nus et d’écueils qu’il voulait. « Ça ne paye pas de mine, dit le Bohuslän, mais ils sont bons comme abris contre le vent. Ils pourront t’être utiles puisque tu demeures comme moi sur la côte. »
« L’Uppland se montrait reconnaissant de toutes ces aumônes ; il ne refusait rien, bien qu’on lui donnât partout les choses auxquelles on ne tenait point. Le Vermland lui donna un peu de son sol de granit, le Vestmanland une partie des longues crêtes qui le traversent. L’Ostrogothie lui fit cadeau d’un coin de sa sauvage forêt de Kolmârden, et le Smâland lui remplit presque son sac de marais, de morceaux de pierres, et de bouts de bruyères.
« La Sudermanie ne voulut se défaire que de quelques baies du Mälar ; la Dalécarlie tenait aussi trop