du secours, et ils ne soupçonnaient point le message que Smirre venait d’envoyer par Agar aux oies sauvages.
Ils étaient plusieurs centaines et s’étaient placés par rang d’âge : les jeunes à la périphérie, les aînés et les plus sages au centre, autour de Lumière-du-Jour, le roi et de Neige-Sereine, la reine, qui étaient les plus âgés de tous, et comptaient la plupart des cygnes parmi leurs descendants.
Lumière-du-Jour et Neige-Sereine pouvaient presque se rappeler les jours où les cygnes de leur race ne vivaient nulle part en Suède à l’état sauvage ; on les trouvait domestiqués dans les fossés et les pièces d’eau des châteaux. Mais un jour un couple de cygnes s’évada et s’installa dans la baie de Hjelsta. Ils donnèrent naissance à tous ceux qui y vécurent ensuite. Maintenant il y avait des cygnes de leur famille dans plusieurs des golfes du Mälar, comme aussi dans le Tâkern et dans le lac de Hornborg. Les cygnes de la baie de Hjelsta étaient très fiers de voir ainsi leur famille se propager de lac en lac.
Les oies sauvages étaient descendues à l’ouest de la baie ; Akka nagea tout de suite vers les cygnes. Elle était fort surprise du message qu’elle avait reçu, mais elle le tenait pour un grand honneur, et ne voulait à aucun prix leur refuser son aide.
Arrivée près des cygnes, elle regarda derrière elle pour voir si les oies qui la suivaient nageaient à intervalles égaux et en ligne bien droite.
— Et maintenant nagez vivement et bien ! dit-elle. Ne fixez pas les cygnes comme si vous n’aviez jamais vu rien de plus beau, et ne vous occupez pas de ce qu’ils vous diront.
Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait une