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à travers la suède

Elles étaient évidemment d’avis que par un temps pareil on n’avait rien de mieux à faire qu’à dormir, et Nils ne leur donnait point tort.

Quelques heures plus tard il se réveilla ; les cloches de Rättvik appelaient au service divin. La neige avait cessé de tomber, mais le vent du nord soufflait très fort, et sur le lac il faisait terriblement froid. Nils fut content de voir les oies se secouer et de les accompagner vers la terre où elles allaient chercher à paître.

C’était le jour de la première communion à l’église de Rättvik, et les communiants, arrivés de bonne heure, formaient de petits groupes bavards devant l’église. Tous portaient le costume du pays, et leurs habits resplendissaient de couleurs. « Chère mère Akka, vole un peu plus lentement pour que je voie la jeunesse », supplia Nils. L’oie-guide jugea cette demande raisonnable : elle s’abaissa aussi bas qu’elle osa, et fit trois fois le tour de l’église. Il n’est pas facile de dire comment ils étaient, vus de près, mais vus ainsi d’en haut, jeunes gens et jeunes filles semblaient à Nils la plus magnifique jeunesse qu’il eût jamais rencontrée. « Je ne crois pas qu’il y ait de plus beaux princes ni de plus belles princesses au palais du roi », s’écria-t-il.

À Rättvik la neige couvrait tous les champs ; Akka ne put trouver d’endroit où se poser ; elle n’hésita pas longtemps, et se dirigea vers le sud, du côté de Leksand.

À Leksand la jeunesse était partie comme d’habitude au printemps pour chercher du travail. Il n’y avait guère que les vieilles gens qui étaient restés à la maison ; lorsque les oies sauvages passèrent, une longue file de vieilles femmes s’acheminaient