nées de boules de laine pendantes. Était-ce à cause de ces costumes ? il parut à Nils que ces gens-là ne ressemblaient pas aux habitants des autres provinces ; ils avaient l’air plus grands et plus nobles. Nils se rappela les anciens costumes que sa mère gardait au fond de son grand coffre et que personne en Scanie ne portait plus depuis longtemps. Lui était-il donc donné de voir des gens d’autrefois, qui avaient vécu il y a cent ans ?
Ce ne fut qu’une idée qui lui passa par la tête ; il avait devant lui des hommes et des femmes bien vivants ; mais les habitants de la Dalécarlie ont tant gardé du passé, dans leur langage, leurs mœurs et leurs costumes, qu’il ne faut pas s’étonner de sa brève illusion.
Autour des églises
Quand il s’éveilla le lendemain matin et se laissa glisser sur la glace, Nils ne put s’empêcher de rire. Il était tombé une grande quantité de neige pendant la nuit, et il neigeait encore ; l’air était plein du tourbillonnement d’énormes flocons ; on eût dit les ailes de papillons tués par le froid et qui tombaient. Sur le lac Siljan la neige formait une couche épaisse de plusieurs centimètres ; les rives en étaient couvertes ; les oies sauvages en avaient tant sur le dos qu’elles avaient l’aspect de petits tas neigeux.
De temps en temps Akka ou Yksi ou Kaksi bougeait un peu, mais, voyant que la neige ne cessait de tomber, elles renfonçaient leur tête sous leur aile.