Lorsque le feu est bien en train, les grandes personnes, les vieilles même, viennent le regarder. Le feu n’est pas seulement beau à voir, il répand aussi une bonne chaleur dans la soirée fraîche, et l’on s’installe tout autour sur les pierres. On reste là les yeux dans le feu, jusqu’à ce que quelqu’un ait l’idée de faire un peu de café puisqu’on a un si bon feu. Et souvent, pendant que l’eau du café bout, quelqu’un raconte une histoire ; quand il a fini, un autre reprend.
Les grandes personnes songent davantage au café et aux histoires, les enfants ne pensent qu’à faire flamber bien haut leur feu et à le faire durer longtemps. Le printemps a été si lent à venir avec la débâcle et la fonte des neiges ! Les enfants voudraient l’aider de leur feu. Sinon il semble qu’il ne pourra jamais faire éclore les bourgeons et les feuilles.
Les oies sauvages s’étaient posées sur la glace du lac Siljan pour dormir et, comme le vent qui venait du nord le long du lac était glacial, Nils s’était glissé sous l’aile du jars. À peine endormi, il fut réveillé par un coup de fusil. Il sortit vivement de dessous l’aile et regarda autour de lui, très effrayé.
Sur la glace tout était calme. Il eut beau guetter, il ne vit point de chasseur. Mais, jetant les yeux sur les rives du lac, il demeura ébahi et crut à une vision fantastique comme à Vineta.
Dans l’après-midi les oies avaient plusieurs fois traversé le lac avant de se poser. En route elles lui avaient montré de grandes églises et des villages