vit les ponts flottants qui reposent sur l’eau du fleuve, les bacs qu’il porte, les trains de bois qu’il charrie, les chemins de fer qui le suivent et le traversent, et il comprit que c’était un grand et merveilleux cours d’eau.
Il est un jour presque aussi impatiemment attendu par tous les enfants de la Dalécarlie que la veille de Noël, et c’est le soir de la Sainte-Valborg, où ils peuvent allumer des feux dans la campagne.
Plusieurs semaines à l’avance, garçons et filles ne songent qu’à amasser du bois pour leur feu de Sainte-Valborg. Ils vont dans la forêt ramasser des fagots et des pommes de pins, ils vont chercher des copeaux chez le menuisier, des bouts d’écorce et des bûches trop noueuses pour être fendues chez les bûcherons. Tous les jours ils assaillent l’épicier de demandes de vieilles caisses ; si quelqu’un a pu se procurer un tonneau à goudron vide, il le garde comme un précieux trésor et ne le montre qu’à la minute où il s’agit d’allumer le bûcher. Les rames qui supportent les petits pois et les haricots sont en danger ainsi que les clôtures renversées par le vent, les outils brisés, et les séchoirs à foin oubliés dans les champs.
Lorsqu’arrive le grand jour, les enfants de chaque village ont construit sur une colline ou au bord d’un lac un vrai bûcher de vieux arbres de Noël, de rameaux secs et de toutes sortes de combustibles. Parfois même un village a deux ou trois feux, les enfants n’ayant pu se mettre d’accord.