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à travers la suède

toi, dit le corbeau. J’ai un ami par ici qui sera bien heureux d’apprendre la mort de cette couleuvre, et je serais content de pouvoir à mon tour te rendre service.

Bataki avait détourné la tête et prêtait l’oreille.

— Écoute ! dit-il, Karr n’est pas loin. Comme il sera heureux !

Nils écouta à son tour.

— Il cause avec les oies sauvages.

— Il se sera traîné sur la rive pour avoir des nouvelles de Poil-gris.

Le gamin et le corbeau se dirigèrent en hâte vers la rive. Toutes les oies étaient sorties de l’eau et avaient engagé conversation avec un vieux chien si cassé et si débile qu’on s’attendait à chaque instant à le voir tomber mort.

— Voilà Karr, dit Bataki à Nils. Laisse-le d’abord entendre le récit des oies. Ensuite nous lui dirons que la couleuvre est morte.

Akka parlait. « C’était, comme je dis, lorsque nous faisions notre dernier voyage de printemps. Nous étions parties, Yksi, Kaksi et moi, un matin, du lac Siljan en Dalécarlie, et nous traversions les grandes forêts de la frontière entre la Dalécarlie et le Helsingland. Nous ne voyions au-dessous de nous que les arbres d’un vert sombre. La neige était encore épaisse, les rivières gelées avec quelques trous noirs par-ci par-là ; le long des rives la neige avait fondu. Tout à coup nous avons aperçu trois chasseurs qui s’avançaient par la forêt. Ils glissaient sur des skis, menaient des chiens en laisse, mais n’avaient pas de fusil. La surface de la neige était très dure et ferme, aussi ne suivaient-ils pas les chemins tortueux, mais allaient droit devant eux. Ils paraissaient bien savoir où ils allaient.