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le merveilleux voyage de nils holgersson

« Peut-être d’ailleurs ne sont-ils pas morts, songea-t-il tout à coup. Ils se sont peut-être sauvés. »

Il eut un désir violent de savoir. Le garde ne tenait pas la laisse très fort ; Karr fit un brusque écart, la laisse tomba. Karr se sauva à travers la forêt dans la direction du marais ; il était loin quand le garde voulut le mettre en joue.

Le garde courut derrière lui ; il le rejoignit dans le marais, debout sur un tertre, à quelques mètres de la terre ferme, hurlant de toutes ses forces. Curieux d’apprendre ce qui se passait, il s’avança en rampant à quatre pattes sur la glace. Bientôt il découvrit un élan femelle étouffé dans la vase. Tout auprès son veau était couché. Il vivait encore, mais ne pouvait bouger tant il paraissait épuisé. Karr se penchait sur lui et tantôt hurlait pour appeler du secours, tantôt le léchait.

Le garde tira à terre le petit animal. Le chien était comme fou de bonheur. Il sautait autour du garde en jappant, et lui léchait les mains.

Le garde emporta le petit veau et l’enferma dans son étable. Il dut ensuite appeler du monde pour retirer le grand élan du marais ; il ne se rappela que plus tard qu’il devait fusiller Karr. Il l’appela et se dirigea de nouveau vers la forêt. En route il sembla cependant changer d’avis, car tout à coup il rebroussa chemin et s’achemina vers le château.

Karr l’avait suivi tranquillement, mais voyant qu’on le reconduisait à la maison du maître, il s’inquiéta. Sans doute le garde avait compris que lui, Karr, était cause de la mort de l’élan, et maintenant on le fouetterait avant de le tuer.

Or, être fouetté semblait à Karr la pire des