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le merveilleux voyage de nils holgersson

— Je t’ennuie probablement, si je te demande encore une chose, fit-elle.

— Non, si je puis te satisfaire.

— Je voudrais te prier d’entrer dans la maison en face pour voir comment va la maîtresse. J’ai peur qu’il ne lui soit arrivé malheur.

— C’est impossible, répondit le gamin. Je n’ose me montrer aux hommes.

— Tu n’as pourtant pas peur d’une vieille femme malade ? dit la vache. D’ailleurs, tu n’as pas besoin d’entrer, tu n’as qu’à regarder par la fente de la porte.

— Si ce n’est que ça, je ne puis te refuser, consentit enfin le gamin.

Il se releva et sortit dans la cour. La nuit était effrayante, sans lune ni étoiles, avec le vent qui sifflait et hurlait, et la pluie qui ruisselait. Le plus terrible était que huit hiboux s’alignaient l’un à côté de l’autre sur le faîte de la maison. Leurs hululements et leurs lamentations sur le temps étaient sinistres, et Nils se disait que c’en était fait de lui si un seul d’entre eux le découvrait.

— Malheur à qui est petit ! soupira le gamin en se risquant dehors. Il ne se trompait pas. Deux fois le vent le renversa avant qu’il n’atteignît la maison, et il fut précipité dans une flaque d’eau si profonde qu’il manqua se noyer. Il arriva pourtant au but.

Il grimpa quelques marches, escalada péniblement le seuil et entra dans le vestibule. La porte de la cuisine était close, mais un coin du bas était percé d’un trou pour donner passage au chat de la maison. Nils n’eut donc aucune peine à regarder dans la pièce.

À peine y eut-il jeté un coup d’œil, qu’il tressaillit et retira brusquement la tête. Une vieille femme en