trouvé. Le jars avait raconté que les oies sauvages, dès qu’elles se furent aperçues de la disparition de Poucet, avaient interrogé les petits animaux de la forêt sur son sort. Elles avaient ainsi appris qu’une bande de corneilles du Smâland l’avaient enlevé. Mais personne ne savait de quel côté les corneilles s’étaient dirigées. Akka avait alors commandé aux oies de se disperser à sa recherche deux par deux. Après deux jours de quête, qu’on l’eût trouvé ou non, elle leur avait donné rendez-vous au nord-ouest du Smâland, au sommet d’un mont qui ressemblait à une tour démantelée, le Taberg. Après leur avoir fourni des indications précises sur le moyen de trouver cette montagne, Akka leur avait souhaité bonne chance, et elles s’étaient séparées.
Le jars blanc avait choisi Finduvet comme compagne, et ils s’étaient mis en route, très inquiets. Errant sans but, ils avaient entendu un merle, posé au sommet d’un arbre, crier et pester contre quelqu’un qui avait dit s’appeler Volé-par-les-corneilles, et qui l’avait bafoué. Le jars et Finduvet avaient engagé la conversation avec le merle et avaient appris de quel côté était parti ce Volé-par-les-corneilles. Plus loin ils avaient rencontré un ramier, un sansonnet, et enfin un canard sauvage ; tous s’étaient plaints d’un malfaiteur qui avait interrompu leur chant et jeté l’effroi parmi eux et qui s’appelait Pris-par-les-corneilles, Ravi-par-les-corneilles, Prisonnier-des-corneilles. C’est ainsi qu’ils avaient suivi la trace de Poucet jusqu’à la lande dans le canton de Sunnerbo.
Dès que le jars et Finduvet eurent retrouvé Poucet, ils s’étaient mis en route vers le Taberg pour rejoindre les oies sauvages. C’était un long vol, et la nuit les avait surpris. « Mais demain, quand