pour des êtres comme lui, plutôt que pour des hommes. Seuls l’âtre et le four étaient grands, les plus grands que Nils eût jamais vus. Il n’y avait presque pas de meubles mobiles dans la cabane : la banquette sur un des longs côtés et la table sous la fenêtre tenaient au mur ; de même le lit où il était couché et le placard peint en couleurs vives.
Nils se demandait qui était le propriétaire de la maison et pourquoi elle était abandonnée. Il semblait d’ailleurs que les gens qui l’avaient habitée avaient pensé revenir. La cafetière et la marmite étaient restées sur l’âtre, et dans le coin il y avait du petit bois. Le fourgon et la pelle à enfourner le pain se dressaient dans un autre coin ; le rouet était posé sur un banc ; au-dessus de la fenêtre, sur la petite étagère se trouvaient des paquets de lin et d’étoupe, quelques écheveaux de laine, une chandelle et un paquet d’allumettes.
Certes les gens avaient pensé y revenir. Ils avaient laissé de la literie dans le lit, et autour des murs couraient de longues bandes d’étoffe où étaient peints trois hommes à cheval, nommés Gaspard, Melchior et Balthazar. Le groupe des trois hommes se répétait tout le long de la bande. Ils chevauchaient autour de toute la pièce, et leur cavalcade se poursuivait même jusque sur les poutres du toit.
Mais là-haut le gamin aperçut tout à coup quelque chose qui le fit bondir hors du lit. C’étaient quelques galettes de pain sec qui étaient restées enfilées sur le bâton posé à cet effet entre les poutres. Elles avaient certes l’air bien vieilles et moisies, mais du pain, c’est toujours du pain. Il les frappa avec le fourgon, et réussit à faire tomber quelques mor-