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le merveilleux voyage de nils holgersson

chaque grain de sable. Tout à coup, une avalanche de gravier se détacha et roula sur elles. Parmi les pierres et les touffes de bruyères écroulées, elles trouvèrent une grande cruche de terre, fermée d’un couvercle de bois. Elles voulurent savoir ce que ce vase contenait, mais essayèrent vainement d’ouvrir le couvercle ou de casser la cruche à coups de becs.

Interdites, elles contemplaient la cruche, lorsqu’une voix dit :

— Voulez-vous que je vous aide, corneilles ?

Elles levèrent la tête. Du bord du trou un renard les regardait. C’était un des renards les plus beaux de couleur et de taille qu’elles eussent jamais vus. Son seul défaut était qu’il avait perdu une oreille.

— Si tu as envie de nous rendre service, nous ne refuserons pas, dit la Rafale, en s’envolant rapidement avec tous ses compagnons.

Le renard sauta au fond et se mit à mordre la cruche et à tirer le couvercle pour l’arracher, mais il ne réussit pas non plus à l’ouvrir.

— Peux-tu deviner ce qu’il y a dedans ? demanda la Rafale.

Le renard fit rouler la cruche et écouta.

— Ce ne peut être que des pièces d’argent, dit-il.

C’était plus que les corneilles n’avaient osé espérer.

— Crois-tu vraiment que c’est de l’argent ? demandèrent-elles, les yeux agrandis de convoitise ; car, chose étrange, il n’est rien au monde que les corneilles aiment autant que l’argent.

— Écoutez comme elles sonnent ! dit le renard en faisant de nouveau rouler la cruche. Je ne sais malheureusement pas comment les avoir.

— Non, il n’y a pas moyen, soupirèrent les corneilles.