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le merveilleux voyage de nils holgersson

— Peut-être as-tu besoin de te reposer un peu, proposa-t-il enfin. Je pourrai continuer pendant ce temps-là.

Mais le Seigneur refusa.

— Je crains, dit-il, que tu ne sois pas assez au courant de ce genre de travail.

Alors saint Pierre se fâcha et déclara qu’il se croyait aussi capable de créer un pays que le Seigneur lui-même.

Or, le Seigneur était en train de créer le Smâland. Il n’en avait pas encore fait la moitié, mais on voyait déjà que cela semblait devenir un pays admirablement fertile et beau. Notre Seigneur jugea difficile de repousser la demande de saint Pierre et, en outre, il pensait que nul ne pouvait gâter une œuvre si bien commencée ; il dit :

— Eh bien ! si tu veux, nous allons voir qui de nous deux s’entend le mieux à cette sorte de besogne. Toi, qui es un novice, tu continueras ceci ; moi, je créerai une nouvelle province.

Saint Pierre accepta la proposition, et ils se séparèrent pour travailler chacun de son côté.

Le Seigneur se dirigea un peu plus vers le sud et se mit en devoir de créer la Scanie. Ce ne fut pas long. Dès qu’il eut fini, il demanda à saint Pierre où il en était et le pria de venir voir la nouvelle terre.

— Moi, j’ai fini il y a longtemps, dit saint Pierre, et sa voix révélait combien il était content de son œuvre.

Lorsque saint Pierre vit la Scanie, il dut avouer qu’il n’y avait que du bien à en dire. C’était un pays fertile, facile à cultiver, avec de grandes plaines de tous côtés et peu ou presque pas de montagnes. Il