murailles avec des tours et des portes. Mais les tours de la ville restée sur la terre étaient sans toits, vides et abandonnées. Les portes n’avaient plus de battants, les gardiens et les soldats avaient disparu. Toute l’ancienne splendeur s’était évanouie. Il ne restait que le squelette de pierre nu et gris.
Lorsque Nils fut arrivé au-dessus de la ville, il vit qu’elle était en grande partie composée de petites maisons basses, entre lesquelles subsistaient encore çà et là quelques pignons élevés et de vieilles églises. Les murs des pignons étaient blanchis à la chaux et sans ornements, mais Nils qui venait de voir la ville engloutie croyait comprendre comment ils avaient été ornés. De même pour les églises. La plupart d’entre elles étaient sans toit et vides. Les fenêtres béaient sans vitraux, l’herbe poussait entre les dalles, et le lierre grimpait le long des murs. Mais Nils savait comment elles avaient été : couvertes d’images et de peintures, le chœur orné d’autels et de croix dorées devant lesquels s’agitaient des prêtres en robes brodées d’or.
Le gamin vit aussi les rues étroites qui étaient presque vides ce soir de fête. Il savait, lui, quel flot de gens forts et superbes y avait circulé jadis. Il savait qu’elles avaient été comme de vastes ateliers pleins d’ouvriers de toutes sortes.
Mais ce que Nils ne voyait pas, c’est que la ville est belle et merveilleuse encore aujourd’hui. Il ne voyait ni le charme des maisonnettes confortables dans les rues retirées, avec leurs géraniums rouges derrière les carreaux brillants des fenêtres, ni les nombreux jardins aux allées bien soignées, ni la beauté des ruines enguirlandées de plantes grimpantes. Ses yeux, éblouis par la splendeur du passé,