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le merveilleux voyage de nils holgersson

D’abord, le gamin eut peur et voulut se sauver, mais le marchand ne cessait pas de l’appeler et de sourire, en étalant une pièce de damas magnifique comme pour l’attirer.

Nils secoua la tête. « Jamais je ne serai assez riche pour acheter un seul mètre de cette étoffe », pensa-t-il.

On l’avait maintenant aperçu dans toutes les boutiques de la rue. Partout où il portait ses regards, un marchand lui faisait des signes. Ils quittaient leurs riches clients et ne s’occupaient que de lui. Il les vit se précipiter vers les coins les plus reculés de leurs boutiques et en retirer leurs plus précieuses marchandises ; leurs mains tremblaient d’empressement et de hâte, lorsqu’ils les étalaient sur le comptoir.

Comme Nils faisait mine de continuer son chemin, l’un d’eux s’élança dehors, courut à lui et déposa à ses pieds une pièce de tissu d’argent et des tapisseries où scintillaient des couleurs ardentes. Nils ne put s’empêcher de rire. Le marchand croyait-il donc qu’un pauvre diable comme lui pouvait acheter de pareilles choses ? Il s’arrêta et tendit ses deux mains vides pour faire comprendre qu’il ne possédait rien et qu’on devait le laisser tranquille.

Le marchand ne voulut rien savoir : il leva un doigt, agita la tête et poussa vers Nils tout ce tas de richesses.

« Est-ce possible qu’il vende tout cela pour une seule pièce d’or ? » se demandait Nils.

Le marchand tira de sa bourse une méchante petite monnaie usée, la plus petite possible, et la montra à Nils. Et dans son désir de vendre, il ajouta encore au tas de marchandises deux grands et lourds gobelets d’argent.