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à travers la suède

La porte et le mur étaient tous les deux si superbes qu’il eut seulement envie de voir ce qu’il y avait de l’autre côté.

Sous la profonde voûte, des gardes, vêtus de costumes bariolés et bouffants, jouaient aux dés, leurs longues haches posées à côté d’eux. Ils ne songeaient qu’au jeu et ne firent pas attention au gamin qui passa rapidement.

De l’autre côté de la porte il trouva une vaste place, pavée de grandes dalles. Tout autour s’élevaient de hautes maisons entre lesquelles s’ouvraient de longues rues étroites.

La place fourmillait de gens. Les hommes portaient de longs manteaux bordés de fourrure sur des vêtements de soie ; des barrettes ornées de plumes, et posées de côté, coiffaient leurs têtes ; sur leurs poitrines pendaient de lourdes chaînes d’or. Ils étaient tous beaux comme des rois. Les femmes avaient des coiffes très hautes et pointues, de longues robes et des manches étroites. Elles étaient superbement vêtues, mais moins brillamment toutefois que les hommes. Tout cela semblait surgir du vieux livre de contes que la mère de Nils en de rares occasions sortait de son coffre pour lui montrer. Il ne pouvait en croire ses yeux.

La ville elle-même était cependant plus merveilleuse que les habitants. Chaque maison était bâtie de façon à avoir pignon sur rue. Les pignons étaient si ornés qu’ils semblaient rivaliser de splendeur. Quand on découvre tout à coup tant de choses étonnantes, on ne saurait se souvenir de tout, mais Nils se rappela plus tard avoir vu des pignons à redents avec, sur les degrés, des images du Christ et des Apôtres, et d’autres couverts de statues placées dans