Tout l’espace était si éclairé qu’on aurait aperçu le moindre point noir dans le ciel.
Pendant qu’il songeait ainsi, le nez en l’air, il aperçut tout à coup quelque chose de très joli. Le disque de la lune, rond et plein, était très haut dans le ciel, et devant ce disque volait un grand oiseau. Il ne dépassa point la lune ; on eût dit qu’il en sortait. L’oiseau paraissait tout noir contre le fond clair, ses ailes s’étendaient d’un bord à l’autre du disque. Il volait si droit qu’il semblait dessiné sur le rond lumineux. Le corps était petit, le cou long et fin ; les pattes, qui pendaient, étaient également très longues et très minces. Ce ne pouvait être qu’une cigogne.
C’était M. Ermenrich. Il descendit à côté de Nils et le poussa du bec pour l’éveiller. Nils se redressa vite.
— Je ne dors pas, monsieur Ermenrich. Comment se fait-il que vous soyez dehors au milieu de la nuit ? Comment cela va-t-il à Glimmingehus ? Voulez-vous parler à mère Akka ?
— Il fait trop clair pour dormir cette nuit, répondit la cigogne. Aussi ai-je entrepris ce voyage pour te voir, ami Poucet. Une mouette m’a appris où tu étais. Je ne me suis pas encore installé à Glimmingehus, nous sommes encore en Poméranie.
Nils fut très heureux de revoir M. Ermenrich. Ils causaient comme de vieux amis. Enfin M. Ermenrich proposa à Nils de faire un vol dans cette belle nuit.
Nils ne demandait pas mieux, pourvu qu’il fût de retour auprès des oies au lever du soleil. La cigogne lui promit de le ramener à temps ; ils se mirent en route. M. Ermenrich vola droit sur la lune. Ils