— Bah, vas-y ! dit l’autre ; quel mal veux-tu qu’ils nous fassent ?
Ils entrèrent prudemment, mais firent de nouveau halte pour flairer.
— Qui allons-nous prendre ce soir ? chuchota celui qui était en tête.
— Ce soir nous prendrons le gros bélier, dit le dernier. De cette façon nous n’aurons pas beaucoup de mal avec ceux qui resteront.
Le gamin, monté sur le dos du vieux bélier, les vit approcher.
— Donne un coup de tête droit devant toi ! lui glissa-t-il à l’oreille.
Le bélier obéit, et le premier renard fut culbuté et rejeté vers l’ouverture de la grotte.
— Maintenant un coup à gauche, dit le gamin en tournant la grosse tête du bélier dans la bonne direction.
Le bélier porta un coup terrible qui prit de flanc le second renard ; le renard fit plusieurs tours sur lui-même avant de reprendre pied et de pouvoir s’enfuir. Nils aurait bien voulu que le troisième eût son compte, mais il était déjà parti.
— Voilà ! j’espère qu’ils en ont eu assez pour cette nuit, dit Nils.
— Je pense que oui, dit le bélier. Couche-toi maintenant sur mon dos en t’enfonçant dans la laine. Tu as bien mérité d’être au chaud et à l’abri après la tempête que tu as essuyée.
Le Trou de l’Enfer
Le lendemain le bélier prit Nils sur son dos et lui fit faire le tour de l’île. Elle n’était qu’un seul et