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le merveilleux voyage de nils holgersson

escarpé y conduisait. C’était sans doute par là que les voleurs allaient venir.

On ne voyait pas encore de renards, mais Nils découvrit quelque chose qui au premier moment l’effraya beaucoup : sur la grève étroite au pied de la falaise il y avait des géants ou des trolls ou bien encore des hommes d’une taille extraordinaire.

D’abord il crut rêver, mais il les voyait si nettement qu’il ne pouvait croire à une illusion. Quelques-uns s’étaient avancés jusque dans l’eau, d’autres semblaient vouloir escalader la falaise. Quelques-uns avaient de grosses têtes rondes, d’autres n’en avaient pas du tout. Quelques-uns étaient manchots, d’autres bossus devant et derrière. Jamais Nils n’avait rien vu de plus étrange. Il les regardait épouvanté, au point d’en oublier les renards. Mais tout à coup il entendit le bruit d’une griffe contre les pierres. Il vit trois renards qui s’approchaient furtivement. Dès que Nils s’aperçut qu’il avait affaire à un péril réel, il retrouva son calme, sa terreur se dissipa. Il se dit que c’était bien dommage d’éveiller les oies et de se sauver en laissant les moutons à leur sort. Ne pouvait-il faire mieux ?

Il se glissa en hâte vers le fond de la grotte, secoua le bélier par les cornes pour l’éveiller et se hissa en même temps sur son dos. « Levez-vous, père, nous allons faire un peu peur aux renards ! » lui dit-il.

Il avait essayé d’être aussi silencieux que possible, mais les renards avaient sans doute entendu du bruit. Arrivés à l’ouverture de la grotte, ils s’arrêtèrent pour tenir conseil.

— Quelqu’un a remué ici, dit l’un. Je me demande s’ils ne sont pas éveillés.