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à travers la suède

eux s’ouvrait la cavité demi-circulaire d’une grotte. Les oies s’y engouffrèrent ; elles étaient sauvées.

La première chose que firent les voyageuses, avant même de songer à se réjouir de leur chance, fut de se compter. Akka, Yksi, Kolme, Neljä, Viisi, Kuusi, les six jeunes oisons, le jars blanc, Finduvet et Poucet étaient là ; seule manquait Kaksi de Nuolia, la première oie de gauche ; personne ne savait ce qu’elle était devenue.

Toutefois, les oies ne s’inquiétèrent pas trop : Kaksi était vieille et expérimentée ; elle connaissait leurs chemins et leurs habitudes, et saurait bien les retrouver.

Alors seulement elles commencèrent à regarder autour d’elles dans la caverne. Il y entrait encore assez de lumière du dehors pour qu’elles pussent voir qu’elle était profonde et vaste. Elles se réjouissaient d’avoir trouvé un si bon gîte, quand tout à coup l’une d’elles aperçut quelques points luisants et verts qui brillaient dans un recoin sombre.

— Ce sont des yeux ! s’écria Akka. Il y a de grands animaux ici.

Elles se précipitèrent toutes vers la sortie, mais Poucet qui voyait mieux qu’elles dans l’obscurité, les rappela.

— Il n’y a pas de danger. Ce ne sont que des moutons qui sont cachés contre le mur.

Lorsque les oies se furent habituées un peu à la pénombre, elles distinguèrent très bien les moutons. Les grands étaient à peu près aussi nombreux qu’elles : il y avait aussi quelques agneaux. Un grand bélier à longues cornes recourbées semblait le chef de la bande. Les oies sauvages s’avancèrent vers lui avec force révérences.