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le merveilleux voyage de nils holgersson

le vent les balaya ; une autre fois les cruels phoques grimpèrent sur la glace.

Au coucher du soleil, les oies volaient encore, angoissées devant l’approche de la nuit. Les ténèbres semblaient tomber plus tôt qu’à l’ordinaire ce soir si rempli de dangers.

Et toujours pas de terre. Le ciel était couvert, la lune était cachée et les ténèbres s’épaississaient. La nuit se remplissait d’épouvante et faisait trembler les cœurs les plus braves. Des cris d’oiseaux de passage en détresse avaient retenti sur la mer toute la journée, sans que personne y eût fait grande attention, mais maintenant qu’on ne voyait plus d’où ils partaient, ils paraissaient sinistres et effrayants. Là-bas sur la mer, les blocs de glace s’entre-choquaient avec un grand bruit. Les phoques faisaient entendre leurs féroces chants de chasse. Le ciel et la terre semblaient vouloir s’écrouler.

Les moutons

Depuis quelques instants Nils avait les yeux fixés sur la mer. Tout à coup il lui sembla qu’elle bruissait plus fort. Il leva les yeux. Devant lui, à quelques mètres seulement, se dressait une paroi rocheuse et nue ; en bas, les vagues s’éparpillaient en une écume jaillissante. Les oies sauvages piquaient droit sur le rocher, et Nils prévoyait qu’ils seraient fatalement écrasés contre la dure muraille.

Il eut à peine le temps de s’étonner que le danger n’eût point été aperçu par Akka ; déjà on arrivait sur la montagne. Alors seulement il vit que devant