soudain elle vit quelque chose de rond et de noir surgir du sommet d’une vague. « Des phoques ! Des phoques ! Des phoques ! » cria-t-elle d’une voix aiguë en s’élevant rapidement avec des claquements d’ailes. Il était temps ; la dernière oie était à peine hors de l’eau que les phoques faillirent lui happer les pattes.
De nouveau les oies sauvages étaient dans la tempête qui les chassait toujours vers le large. Aucune terre en vue, la mer vaste et déserte de tous côtés.
Dès qu’elles osèrent, elles se posèrent encore une fois sur l’eau. Mais après avoir été balancées un moment sur les vagues, le sommeil revenait. Et dès qu’elles s’endormaient, les phoques approchaient. Si la vieille Akka n’avait pas fait bonne garde, aucune des oies n’aurait échappé à l’ennemi.
La tempête continua toute la journée ; elle fit des ravages terribles parmi les foules d’oiseaux qui à cette époque de l’année accomplissaient leurs grands voyages annuels. Un grand nombre d’entre eux furent emportés loin de leur route et moururent de faim ; d’autres, épuisés de fatigue, s’affaissèrent dans les vagues et se noyèrent. Beaucoup furent écrasés contre des flancs de rochers, d’autres furent la proie des phoques.
Vers le soir, comme la tempête ne semblait point vouloir s’apaiser, Akka commença à se demander si elle et toute la bande allaient périr. Elles étaient à bout de forces, et ne découvraient aucun refuge. On n’osait même plus flotter un moment sur l’eau, car la mer s’était couverte de grands bancs de glace qui s’entre-choquaient et auraient pu écraser les oies. Elles essayèrent bien de se poser sur la glace, mais