XI
LE GRAND PAPILLON
Les oies longèrent l’île étroite que de là-haut elles voyaient en entier. Le gamin se sentait le cœur léger. Il était aussi heureux que la veille il avait été découragé et triste lorsqu’il avait erré dans l’île à la recherche du jars. Il semblait que l’intérieur de l’île fût un haut plateau dénudé, entouré d’une large bande de terre riche et fertile le long des côtes. Nils commença à comprendre le sens de quelque chose qu’il avait entendu raconter la veille au soir.
Il se reposait au pied d’un des nombreux moulins à vent qui se dressent sur le plateau, lorsque deux bergers s’étaient approchés, escortés de leurs chiens, et précédés d’un grand troupeau de moutons. Le gamin ne s’était pas dérangé, car il était bien caché sous les marches du moulin, mais le hasard avait voulu que les deux bergers vinssent s’installer sur le même escalier, et Nils avait dû rester à sa place jusqu’à leur départ.