Il chercha jusqu’à la tombée de la nuit. Alors il dut retourner vers la côte de l’est. Il marchait à pas lourds, très découragé. Que deviendrait-il sans le jars ? Quand il arriva au milieu du grand pré, une forme blanche surgit du brouillard. C’était le jars. Il était sain et sauf et très heureux d’avoir retrouvé la bande. Le brouillard l’avait si bien égaré qu’il avait tourné autour du grand pré toute la journée, dit-il. Nils lui jeta ses bras autour du cou, et le supplia d’être prudent et de ne plus s’écarter des autres. Le jars promit qu’il ne recommencerait plus. Non, jamais plus.
Mais le lendemain matin, comme Nils se promenait au bord de la mer, les oies accoururent de nouveau pour lui demander des nouvelles du jars.
Nils ne l’avait point vu. Il avait donc disparu encore une fois. Comme la veille il s’était égaré dans le brouillard.
Nils, très effrayé, recommença ses recherches. Il trouva un endroit où le mur d’Ottenby s’était en partie écroulé, ce qui lui permit de le franchir. Au delà de l’enclos, l’île s’élargissait, et il y avait de la place pour des champs, des prés et des fermes. Il monta jusqu’au plateau qui occupe le milieu de l’île et où il n’y a d’autres constructions que des moulins à vent ; l’herbe y est si clairsemée que le calcaire blanc affleure.
Nulle part il ne trouva trace du jars ; comme le soir approchait, et qu’il fallait retourner auprès des oies, il fut convaincu que le jars était perdu. Il était si désespéré qu’il se traînait à peine.
Il avait déjà escaladé le mur, lorsqu’il entendit une pierre s’écrouler près de lui. En se retournant, il crut distinguer quelque chose qui remuait sur un