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le merveilleux voyage de nils holgersson

se retirait en courant. Dès que la vague était aspirée par la mer, ils la suivaient. Ils continuaient ainsi pendant des heures.

Les plus beaux de tous les oiseaux étaient les tadornes. Ils étaient bien parents des canards ordinaires, car comme eux ils avaient le corps lourd et trapu, le bec large et les pattes palmées, mais ils étaient plus superbement vêtus. Leur plumage était blanc ; autour du cou ils portaient une large bande jaune ; leurs ailes avaient des parements où brillaient le vert, le rouge et le noir, et des extrémités noires ; leur tête, d’un vert sombre, miroitait comme de la soie.

Dès que l’un d’eux se montrait sur la plage, les autres oiseaux criaient :

— Regardez donc ceux-là ! Voyez comme ils sont attifés !

— S’ils étaient moins beaux, ils n’auraient pas besoin de creuser leurs nids dans la terre, et pourraient couver leurs œufs à la lumière du jour comme nous autres, dit une cane brune.

— Qu’ils s’attifent comme ils veulent ; ils auront beau faire, jamais ils ne seront présentables avec un nez pareil, dit une oie grise.

Et c’était vrai. Les tadornes avaient une grosse bosse à la naissance du bec, qui gâtait leur figure.

Le long de la côte, des mouettes et des hirondelles de mer planaient et pêchaient :

— Qu’est-ce que vous prenez ? demanda une oie sauvage.

— Des épinoches, des épinoches d’Œland. Il n’y en a pas de meilleurs au monde, cria une mouette. Veux-tu en goûter ?

Et elle vola vers l’oie, le bec plein de petits poissons.