sur les longs bancs de varech en avant de la côte qu’il y avait de l’animation. Les oiseaux s’y tenaient en rangs serrés, et picoraient des larves et des vers qui devaient y fourmiller, car on n’entendait personne se plaindre de manquer de nourriture.
La plupart devaient continuer leur voyage et ne s’étaient arrêtés que pour se reposer ; dès que le chef d’une bande estimait ses camarades suffisamment restaurés, il les appelait :
— Si vous êtes prêts, nous partons.
— Non, non, attendez ! Nous sommes loin d’être rassasiés, criaient les autres.
— Croyez-vous par hasard que vous allez vous bourrer jusqu’à ne pouvoir voler ? disait le chef.
Sur quoi, il faisait claquer ses ailes et prenait son élan. Mais très souvent il devait revenir, car les autres ne le suivaient pas.
Plus loin encore, au delà des derniers bancs de varech, nageait une bande de cygnes. Ils ne se souciaient pas d’atterrir, mais se reposaient en se laissant balancer par les vagues. De temps en temps ils plongeaient le cou dans l’eau et allaient chercher leur pâture au fond de la mer. Lorsqu’ils trouvaient quelque chose de particulièrement délicat, ils poussaient des cris pareils à des appels de trompettes.
Quand Nils apprit qu’il y avait des cygnes, il s’empressa de courir vers les bancs de varech. Il n’avait jamais vu de cygnes sauvages. Il eut la chance de pouvoir s’approcher très près d’eux.
D’ailleurs il n’était pas le seul à regarder les cygnes. Oies sauvages et oies grises, canards et plongeons formaient un cercle autour d’eux. Les cygnes gonflaient leurs plumes, levaient leurs ailes en guise de voiles, et redressaient leurs cous. Par-