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IX

VOYAGE À ŒLAND

Samedi, 3 avril.

Les oies sauvages étaient allées paître sur un îlot voisin de la côte. Elles y rencontrèrent des oies grises qui furent fort surprises de les voir, sachant que d’ordinaire leurs parentes sauvages n’approchent pas de la côte. Elles étaient curieuses et indiscrètes et n’eurent de cesse que les arrivantes ne leur eussent conté la poursuite du renard. Le récit fini, une oie grise, qui semblait l’égale d’Akka pour l’âge et l’expérience, leur dit : « C’est un grand malheur pour vous que le renard ait été exilé de son pays. Il tiendra parole et vous suivra jusqu’en Laponie. Si j’étais vous, je ne volerais pas à travers le Smâland, je prendrais le chemin extérieur, et passerais par l’île d’Œland. Il perdrait votre trace. Et pour le dépister encore plus, vous feriez mieux de vous arrêter deux ou trois jours à la pointe sud de l’île. La nourriture y est abondante et la société également. Je ne crois pas que vous regretteriez votre voyage. »

Le conseil était bon, et les oies sauvages résolurent