transversale. Il espérait ainsi échapper à son compagnon.
Mais il entendit bientôt l’homme de bronze qui s’engageait dans cette même rue, et il eut très peur. Comment trouver un refuge dans une ville où toutes les portes sont fermées ? Il aperçut à droite une vieille église de bois, entourée d’un vaste square. Il s’y précipita sans hésitation : « Si seulement j’arrive là, je serai bien protégé. »
Tout à coup, il aperçut au milieu de l’allée qui menait à l’église un homme qui lui faisait des signes. Il fut très heureux et s’approcha en hâte. Son cœur battait terriblement.
Mais lorsqu’il fut arrivé tout près de l’homme, qui était debout sur un petit tabouret, au bord de l’allée, il s’arrêta interdit : « Ce ne peut pas être celui-là qui m’a fait signe, car il est en bois. »
Il resta immobile un moment à le regarder. C’était un bonhomme courtaud et fort, avec un large visage, rose et frais, des cheveux noirs et lisses, et une grande barbe noire. Sur sa tête il portait un chapeau de bois noir, sur son corps un habit de bois brun ; il avait autour de la taille une ceinture de bois noir, aux jambes de larges culottes de bois gris et des bas de bois, aux pieds des bottines de bois noir. Il était peint de frais, vernis de frais ; il brillait et luisait au clair de lune, ce qui sans doute ajoutait à son air de bonhomie, et inspira de la confiance au gamin.
De la main gauche il tenait un tableau de bois où Nils lut : « Humblement, je vous supplie, quoique d’une voix faible : venez déposer une obole, mais soulevez d’abord mon chapeau. »
Nils comprit : l’homme n’était qu’un tronc pour les pauvres. Il fut déçu. Il s’était attendu à mieux. Il se