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le merveilleux voyage de nils holgersson

Maintenant j’ai commencé avec vous le jeu des renards, et je ne l’interromprai pas tant qu’une seule d’entre vous sera encore vivante, dussé-je vous poursuivre à travers tout le pays. — Écoute, Smirre, est-ce bien de ta part, à toi qui es armé de dents et de griffes, de poursuivre ainsi des êtres sans défense ? »

Smirre s’imagina que la peur faisait parler Akka ; il se hâta de proposer : « Akka, si tu veux me jeter ce Poucet qui tant de fois m’a résisté, je te promets de faire la paix avec toi. Je ne poursuivrai plus jamais personne de ta bande. — Te livrer Poucet ! s’écria Akka, tu n’y penses pas ! De la plus jeune jusqu’à la plus vieille d’entre nous, nous donnerions volontiers notre vie pour lui. — Vous l’aimez tant que ça, dit Smirre, alors je vous promets qu’il sera le premier d’entre vous sur qui je me vengerai. »

Akka ne répondit plus rien. Smirre poussa encore quelques longs hurlements, puis le silence se fit. Nils ne pouvait toujours pas dormir. Cette fois c’était la réponse d’Akka au renard qui le tenait éveillé. Jamais il n’aurait cru qu’il entendrait une chose semblable, ni que personne se déclarerait prêt à risquer sa vie pour lui. À partir de ce moment on ne put plus dire de Nils Holgersson qu’il n’aimait personne.