quels l’eau s’élance en un torrent tumultueux ; Akka s’y posa. L’endroit était excellent, surtout à cette heure tardive où les hommes sont rentrés chez eux. Plus tôt les oies n’auraient guère pu s’y arrêter, car Djupafors n’est pas dans le désert. D’un côté de la cascade s’élève une fabrique de pâte de papier, et sur l’autre rive, qui est élevée et boisée, se trouve le parc de Djupadal où les hommes se promènent souvent par les sentiers escarpés et glissants afin de jouir de la beauté du torrent affolé là-bas dans la crevasse.
Ici comme ailleurs nos voyageurs ne songeaient point à la beauté du spectacle. Ils trouvaient plutôt un peu dangereux d’être forcés de se tenir debout pour dormir sur des pierres glissantes au milieu d’un torrent. Mais il fallait être content puisqu’on était à l’abri des bêtes de proie.
Les oies s’endormirent sur-le-champ ; le gamin, trop inquiet pour dormir, s’assit à côté d’elles afin de veiller sur le jars.
Bientôt Smirre arriva en courant au bord de l’eau. Il aperçut tout de suite les oies au milieu des tourbillons d’écume, et comprit qu’il ne pouvait pas davantage maintenant les attraper. Il s’assit sur la rive et les regarda longuement. Il était très humilié dans son honneur de chasseur.
Tout à coup il vit une loutre sortir de l’eau, un poisson dans la gueule. Smirre s’avança vers elle, s’arrêta à deux pas pour montrer qu’il ne comptait point lui ravir sa proie : « Tu es un drôle de corps qui te contentes de prendre du poisson lorsqu’il y a tout plein d’oies sauvages là-bas sur les rochers », commença Smirre. Il était si excité cette fois qu’il ne prit pas le temps de choisir ses mots aussi bien que