VII
LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE DE RONNEBY
Ni Smirre le renard ni les oies sauvages n’avaient cru qu’ils se rencontreraient jamais après avoir quitté la Scanie. Or nous avons vu que les oies sauvages avaient dû choisir le chemin du Blekinge, et c’est là que s’était réfugié Smirre. Il avait séjourné dans le nord de la province, mais il n’y avait point vu de grands parcs seigneuriaux remplis de chevreuils et de délicats broquarts. Il était on ne peut plus mécontent.
Un après-midi qu’il flânait dans une contrée déserte et pauvre, non loin de la rivière de Ronneby, il aperçut une bande d’oies qui traversait l’air. Il remarqua tout de suite que l’une d’elles était blanche et comprit à qui il avait affaire. Il les vit voler vers l’est jusqu’au-dessus de la rivière. Puis elles changèrent de direction et suivirent la rivière vers le sud. Il comprit qu’elles cherchaient un gîte pour la nuit au bord de l’eau, et espéra pouvoir s’emparer d’une ou deux d’entre elles sans trop de mal.