quèrent contre le sol, tous les petits oiseaux poussèrent des cris de joie dans les bosquets et les taillis. L’air retentissait de leurs piaillements, et Nils tressaillit.
— « Voilà la pluie, la pluie donne le printemps, le printemps donne les fleurs et les feuilles vertes, les fleurs et les feuilles vertes donnent larves et insectes, larves et insectes nous donnent nourriture ; nourriture bonne et abondante, c’est ce qu’il y a de meilleur au monde », chantaient les oiseaux.
Les oies sauvages aussi se réjouissaient de la pluie qui allait éveiller les plantes et creuser des trous dans la glace des lacs. Elles ne purent demeurer taciturnes et commencèrent à lancer des plaisanteries sur la contrée. Quand elles passèrent au-dessus des grands champs de pommes de terre, si nombreux dans la région de Kristianstad et qui étaient encore dénudés et noirs, elles crièrent : « Éveillez-vous et soyez utiles. Voici venir qui vous éveille. Vous avez paressé assez longtemps. »
Apercevant des hommes qui en hâte se mettaient à l’abri de la pluie, elles les interpellèrent : « Pourquoi vous presser ? Ne voyez-vous pas qu’il pleut des pains et des gâteaux, des pains et des gâteaux ? »
Un grand et épais nuage se dirigeait avec rapidité vers le nord et suivait de près les oies. Elles paraissaient s’imaginer qu’elles l’entraînaient avec elles. Et comme elles apercevaient de vastes jardins, elles crièrent fièrement : « Nous apportons des anémones, nous apportons des roses, nous apportons des fleurs de pommiers et des boutons de cerisier, nous apportons des pois et des haricots, des raves et des choux ; en prenne qui veut, en prenne qui veut. »
Tels avaient été leurs cris pendant les premières