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vii
préface

est la reine de la fantaisie suédoise ; reine adulée : la séduction des spectacles qu’elle ne se lasse pas d’ordonner généreusement domine toutes les intelligences ; nul cœur qui ne brûle pour elle de gratitude. L’attribution du prix Nobel marqua l’acquiescement d’une Académie retardataire à l’unanime désignation d’un public enthousiaste.

Si son universelle popularité, la naïve couleur de son style, la candeur et la fraîcheur d’imagination dont témoignent maints contes délicieux pouvaient désigner Selma Lagerlöf aux sollicitations des éditeurs de « livres de lecture », l’art complexe, le style savant, le hautain lyrisme de Verner von Heidenstam semblaient devoir décourager de pareilles tentatives ; scrupules chimériques : l’expérience a justifié une double audace ; Selma Lagerlöf composa une sorte de description poétique du pays suédois contemporain, Verner von Heidenstam une série de tableaux, ou, si vous préférez, de fresques historiques ; les deux livres, tirés à de nombreux milliers d’exemplaires, peu coûteux, sont entre les mains de tous les écoliers ; de l’école, ils envahirent les lycées, les écoles de jeunes filles ; le grand public leur faisait fête ; la Suède possède deux chefs-d’œuvre dont elle a quelque droit d’être fière ; je ne sache pas que l’on trouve rien de comparable en aucun autre pays.

Il était une fois…

Ce livre commence à la façon des contes ; et