VI
TEMPS DE PLUIE
C’était le premier jour de pluie du voyage. Tant que les oies étaient restées dans les environs du Vombsjö, il avait fait beau. Mais le jour où elles se mirent en route vers le nord, il commença à pleuvoir ; pendant plusieurs heures, le gamin dut rester sur le dos du jars, trempé et grelottant.
Le matin, quand on était parti, le ciel était clair et calme. Les oies avaient volé très haut, régulièrement, sans hâte et strictement en ordre, Akka en tête, les autres sur deux rangs, en triangle. Elles n’avaient pas pris le temps de crier des méchancetés aux bêtes de la terre, mais comme elles étaient incapables de rester tout à fait silencieuses, elles lançaient continuellement, au rythme de leurs battements d’ailes, leur cri d’appel : « Où es-tu ? Me voici ! Où es-tu ? Me voici ! »
Le voyage était monotone. Quand les nuages apparurent, Nils pensa que c’était une vraie distraction. Dès que les premières ondées printanières cla-